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BELFORTRAIL 20 octobre 2019 (56 km, 3000 m de D+) : BEL efFORT, bel esprit TRAIL dans un bel écrin automnal.

BELFORTRAIL 20 octobre 2019 (56 km, 3000 m de D+) : BEL efFORT, bel esprit TRAIL dans un bel écrin automnal.

 

 

 

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Les vacances de Toussaint sont depuis des années un moment que j’attends avec une grande dose d’impatience et d’excitation, non pas parce que ce sont les premiers congés de l’année scolaire, mais simplement parce qu’un trail inédit dans mon « curriculum cursi » est chaque année au programme. Cette année, ce sera le Belfortrail au départ de la petite ville de Giromagny sur le Territoire de Belfort, contrée inconnue pour moi.

 

 

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    Je m’empresse dès le mois d’août de m’inscrire à ladite épreuve et de réserver une chambre tout à proximité du départ. Je m’entraîne en conséquence, mais pas aussi régulièrement et rigoureusement que pour le très exigeant trail des Allobroges en Haute Savoie réalisé début juin. Je participe à quelques courses locales, en mode accompagnatrice ou en mode compétition : l’escapade d’Olivier à Volkrange (20 km), le relais 2 fois 10 km à Metz (l’horreur pour les jambes peu rompues à ce type d’effort), l’Urban Trail de Longwy, l’Infernal trail des Vosges (33 km), les Crètes d’Entrange (24 km), La Légende des Blancs Bâtons (22 km) …et la semaine, les entraînements ciblés, avec des hauts et des bas, dans la forme comme sur les tracés.

 

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   Le jour J approche à vive allure. La dernière semaine est éprouvante à tous points de vue, et la faute à pas de chance dans le calendrier, je ne suis pas dans une grande forme. Mais on y croit, et on adhère aux formules choc « C’est toi qui décides », « tu as l’habitude », « tu gères » envoyés par celle qui a toujours les mots justes pour panser les maux du corps et de l’âme, et rebooster la coureuse déterminée que j’ai toujours été. Merci donc à notre indispensable et merveilleuse Barbara. Ces mots, ils ne cesseront de résonner dans ma tête et de conditionner toute la 2ème partie de course.

 

   Départ de la maison samedi après – midi, la météo a l’air de tenir. Passé le Ballon, la pluie tombe de plus en plus drue. Ce sont des trombes d’eau qui vont s’abattre sur le territoire de Belfort. Confortablement installée dans ma chambre, je désespère de voir et d’entendre la pluie fouetter le macadam.

 

 

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Pourtant, la météo annonce un temps serein et sec pour dimanche. Difficile d’y croire ! Déjà qu’aux Allobroges, des gens du pays, des « anciens », avaient prédit, en regardant le ciel au crépuscule, une belle météo au moins jusqu’à 13H … mais les précipitations ne s’étaient pas fait attendre longtemps après le départ de la course. Une chose est sûre : le parcours sera glissant, « rutschant », les pieds clapoteront dans l’eau s’écoulant par vagues sur les sentiers, et slalomeront entre les pierres et les racines. Il faudra s’armer de prudence et renforcer la vigilance. Mais le cerveau des traileurs est programmé pour cela. Or, Belfortrail, c’est un parcours exigeant, technique, sauvage, sans pitié pour les chevilles qui devront s’accoutumer à l’instabilité du terrain, sans compassion pour les cuisses qui devront, par exemple, s’acquitter au 42ème km d’un kilomètre vertical, mais sans modération pour les yeux lesquels, dès que le sol accordera un peu de vacance aux pieds, pourront se lever, éblouis, sur la magnificence des sommets surplombant le massif vosgien.

 

     Dimanche matin. Il est 5 heures … Giromagny s’éveille … mais moi, j’attendrai 5H30 pour ouvrir les yeux … emplis de stupéfaction et de soulagement quand ils découvrent par la fenêtre un temps sec. Même la température extérieure est digne d’une aube printanière. Petit déjeuner avalé, je traverse la rue pour aller chercher mon dossard et un joli tee – shirt vert. Vérification du matériel (j’emporte tout de même un coupe – vent imperméable et une paire de gants supplémentaire), et hop je sors direction le départ, place Charles de Gaulle.

 

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J’aperçois alors Marianne entourée de ses amis, Marie et Alain. Le briefing d’avant – course a lieu avant que ne soient lancés la musique et le compte à rebours pour 56 km d’émerveillement et de dépaysement.

 

 

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   Les premiers mètres en ville nous transportent sur un chemin forestier bordé de lampions, l’ambiance festive est au rendez – vous, le tam tam des tambours se mêle à nos pas, les cracheurs de feu exécutent une danse exaltée et entraînante …

 

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Puis, le silence de la nuit se fait enfin entendre, les cœurs s’emballent sur les premières montées qui ne sont pas de tout repos. Tout doucement l’aube se dévoile. Une longue section plate se découvre alors. Ce n’est pas ce que je préfère, mais il faut avancer. Nous traversons le village de Lepuix, longeons même un stade pour changer d’ambiance !

 

   Kilomètre 11 : premier ravitaillement (Malvaux). J’avoue que je n’ai pas très faim, ma poche à eau est encore bien remplie. Une dame remet ma frontale dans le sac ; je ne m’attarde pas de peur d’attraper froid même si mes bras et mes jambes sont entièrement recouverts.

 

 

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Une belle ascension ouvre cette deuxième étape. La Savoureuse éblouit mes yeux et charme mes oreilles. A présent, il faut rallier le Grand Ballon, première grande difficulté, par le chemin des Démineurs. J’aperçois furtivement entre deux monts le soleil inondant de son orangé l’horizon, mais je ne peux pas m’arrêter. Contemplation éphémère, promesse malgré tout d’une aube sinon flamboyante, du moins à peine voilée par les brumes dans l’immensité vosgienne.

 

 

L’ambiance au cours de l’ascension est animée, voire survoltée, comme en témoignent les photos.

 

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J’arrive au sommet, le vent souffle fort et l’envie irrésistible de s’arrêter pour contempler le paysage et l’horizon strié par les bancs de brume se fait de plus en plus sentir. C’est l’occasion aussi de faire des pauses dans ce bel effort.

 

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Je parviens ensuite à la Jumenterie, me prosterne devant une de mes héroïnes (Jeanne d’Arc sur son destrier), longe ensuite le chemin des crêtes, entends soudainement « Jeanne », cette voix n’est pas d’origine divine … il s’agit de celle bien réelle et alsacienne de ma copine Marianne.

 

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Nous échangeons quelques mots, avant de nous séparer lors de la descente vers le lac d’Alfeld, une descente particulièrement périlleuse, technique comme je les aime. Je prends littéralement mon pied, oubliant à coups d’envolées cette petite forme du jour. Marianne est quant à elle prudente.

  

  Le paysage évolue au gré des pas, le terrain change constamment de nature, la dénivellation nous fait puiser notre énergie au plus profond de nous, mais l’enchantement, l’envoûtement opèrent et me font tenir coûte que coûte. Du gros pierrier, de la mousse, des sentiers transformés en ruisseaux, de la boue, des champignons à foison, des instantanés de pur bonheur, des éclairs de joie dans le cœur, des moments qu’on voudrait étirer presque à l’infini dans cette nature que l’homme n’égalera jamais, ni par son art, ni par ses actes.

 

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    Kilomètre 31 : 2ème ravitaillement (refuge de l’Isenbach) au terme d’une belle montée. Cette fois, je fais le plein d’eau, mais l’appétit est comme coupé. Je me force à avaler deux bouts de bananes et deux petites tranches de pain d’épices. Je me dis que le ravito suivant n’est pas loin, ce qui est rassurant. Je repars doucement, bientôt rattrapée par Marianne qui m’encourage sur cette montée interminable à travers bois. Le petit Chaperon rouge ne sera plus qu’un petit papillon rouge au bout de quelques minutes.

 

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Je résiste tant bien que mal à cet état de fatigue qui n’a rien à voir avec l’effort physique. Faut faire avec … Au 42ème km, il faudra encore avoir des plumes, alors je profite des vues splendides qui se dégagent, l’âme boostée par les messages des amis restés en Lorraine, notamment lorsque je longe le splendide lac de Sewen moiré des couleurs scintillantes de l’automne. Loin des yeux, près du cœur, dit – on. Merci en particulier à Olivier le poète, merci les amis.

 

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    Kilomètre 42 : 3ème et dernier ravitaillement (au pied du Schlumpf, station de ski) au terme d’une descente vertigineuse. Je n’attends pas de franchir la ligne d’arrivée pour boire un verre de coca. Une fois de plus, les aliments restent en bouche. Je dirige alors mon regard sur la piste noire qu’il faudra vaincre de quelque façon que ce soit.

 

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J’y vais doucement mais à pas réguliers. Je n’éprouve pas le besoin de me servir des bâtons. Je reste polie et sereine quand un des coureurs me fait part d’une incompréhension presque indignée face à mon refus (pourtant réfléchi) d’utiliser les bâtons. Je suis libre, je fais ce que je veux. Non mais ! J’aime sentir cette crispation des cuisses, le feu piquant parcourir l’entièreté de mes jambes, le souffle haletant mais le corps réglé comme un métronome dans ce genre d’effort. 400 mètres de dénivelé positif sur 1000 mètres, ce n’est pas rien !

 

Parvenue au sommet, je sens que l’effort a été rude. Une brève partie plate permet aux muscles de se détendre à nouveau pour partir à l’assaut de la dernière partie du parcours qui s’avérera plus facile et nous ménagera encore de belles portions nature. Dernière descente, je retrouve du tonus, retombe sur une coureuse accompagnée de son mari avec lesquels j’ai fait à plusieurs reprises l’accordéon. Nos pieds se posent enfin sur le bitume, un bénévole se propose de m’accompagner sur les derniers cents mètres, je trouve ça formidable, merci à lui, il me confie son désir de faire l’an prochain le Belfortrail avec moi (LOL), j’adore, je ris, c’est sympa cette ambiance, ce bel esprit qui aura caractérisé l’ensemble des bénévoles tout au long du parcours. J’aperçois l’arche au bout d’une ligne droite, le chrono indique 9H02 et quelques poussières de temps. Retrouvailles avec Marianne et ses amis. On se félicite mutuellement, surtout Alain venu à bout de son premier long trail, puis il faut songer à repartir vers nos hébergements respectifs. En effet, le corps se refroidit.

 

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  Je ne retiens que du positif sur ce trail auquel je me promets de participer de nouveau, pas forcément l’an prochain, mais sur d’autres éditions ultérieures, oui.

  Tout était parfait :

-      Coup de chance avec une météo on ne peut plus favorable

-      Balisage irréprochable : il fallait être bigleux ou complètement sur la lune pour se tromper

-      Tarif d’inscription à l’épreuve vraiment modeste avec un beau tee – shirt

-      Ravitaillements très variés et de qualité

-      Objectif minimum de déchets : il fallait apporter son gobelet

-      Gentillesse et disponibilité des bénévoles

-      Parcours exceptionnel, lequel nécessite un bon entraînement en amont, ou tout au moins une certaine expérience

-      Ambiance fantastique

 

Retour à l’hôtel. Je m’étonne de ne pas avoir de courbatures ou de tensions musculaires (faut dire que j’étais à bas régime à partir du 30ème km). L’appétit se manifeste enfin. Une bonne nuit de sommeil sera bénéfique. Le lendemain matin, je me restaure, avant de passer quelques temps dans le sauna, puis balade au bord de la Savoureuse, visite de Giromagny, retour à l’hôtel, bagages dans la voiture … snif, retour en Lorraine …

 

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25/10/2019
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