TRAIL DES 4 VENTS (23 mai 2016), une surprise de taille (57 km, 3000 m de D+)
TRAIL DES 4 VENTS (23 mai 2016), une surprise de taille (57 km, 3000 m de D+)
Satisfaite de l’édition précédente (42 km), je suis résolue à participer à l’édition 2016 qui annonce un changement dans les distances proposées : pour le long, ce sera 50 km et 2600 m de dénivelée positive. Je m’inscris deux semaines environ avant l’épreuve, et entre – temps m’entraîne surtout à faire de la vitesse, au détriment des côtes . Je sais qu’il y aura du dénivelé à avaler, et que ce ne sera pas facile. Entre – temps je m’occupe aussi de ma déclaration de revenus (je ne suis pas hors sujet!), et en recherchant des papiers, je tombe sur un bon pour une nuit d’hôtel à Gerardmer valable jusqu’à la date de l’édition 2016 du Trail de la vallée des lacs. En effet, j’avais reçu ce bon en guise de récompense pour mon podium gérômois l’an dernier (pour mes … ans!). Je consulte alors Mappy afin de déterminer la distance qui sépare Gerardmer de Ramonchamp : seulement 30 km. Par conséquent, nul besoin de se lever hyper tôt dimanche. Je me rends à mon hôtel samedi après – midi, profite des charmes du lac (il fait un temps magnifique), dîne dans une excellente pizzeria du centre – ville (tout fait maison), vais tôt au lit pour être en forme le lendemain.
Je pars tout de même tôt de Gerardmer afin de ne pas arriver à la bourre à Ramonchamp, et comme l’an dernier, même scénario, je tourne trop tôt, m’engage sur une route qui monte (avec un sentiment de déjà vu …). Je comprends vite mon erreur.
La météo est frisquette, mais c’est tenable en manches courtes L’accueil est soigné et chaleureux, un petit déjeuner généreux est proposé, et le cadeau d’inscription est une ceinture porte – bidon. Mais voilà qu’en saisissant mon dossard qui porte le numéro 55, j’aperçois sur la carte le chiffre 55 suivi de l’indication « km », et à côté, j’aperçois le chiffre 3000 suivi de l’indication « D+ ». Ca c’est une surprise ! Un dossard prédestiné ! Ca va grimper sec et piquer dans les jambes. Mais c’est une surprise parmi d’autres.
Je me positionne alors sur la ligne de départ, ou tout au moins quelques mètres derrière. L’organisateur nous adresse un discours de briefing nous mettant en garde contre deux difficultés majeures sur le parcours : une descente pierrée qui exige la plus grande vigilance en raison de son caractère accidenté, instable, et de la forte inclinaison de la pente, ainsi que la montée de la piste noire de Frère Joseph du Ventron, située juste avant le 2ème ravitaillement où il sera nécessaire de recharger les stocks.
Le signal du départ est donné, nous ne sommes pas très nombreux (environ 90 au coup d’oeil), le début grimpe bien mais doucement, les jambes sont légères, et soudainement on traverse comme un banc de chaleur qui nous enveloppe jusqu’au premier sommet sur lequel point le soleil. Les paysages traversés recèlent beaucoup de charme, alternant entre parties boisées et parties bucoliques, mais aussi un peu trop de route à mon goût ou de chemins très larges jusqu’au premier ravitaillement où je m’arrête un très bref moment.
Quelques km avant le 2ème ravito, survient la première difficulté : la fameuse descente toute empierrée : grosse galère pour moi qui cherche au sein de cet éboulis géant (je me peux m’empêcher de penser au rocher de Sisyphe!) à épargner mon poignet encore un peu douloureux. Je regarde furtivement mon GPS : lui aussi galère ! Il indique la vitesse moyenne de 0 km/h. Heureusement qu’il y a nulle trace d’humidité.
Episode critique passé, on continue sur une portion de plat qui permet surtout de reprendre ses esprits. On approche du secteur des pistes de ski. Je regrette de ne pas avoir réapprovisionné ma poche à eau lors du 1er ravitaillement, car en cette matinée et sur ce secteur le soleil se montre généreux.
Mais voilà que j’aperçois, juste avant de monter un long escalier menant à une piste, l’homme providentiel qui me tend une bouteille pour que je puisse remplir ma flasque ! Il faut dire que le 2ème ravitaillement annoncé au 29 km se situe à vrai dire au 32ème ! Celui – là se fait désirer ! Enfin, j’y parviens, au bas de cette piste noire tant redoutée. Je lève les yeux sur les coureurs qui forment de minuscules points colorés qui progressent lentement … ça promet ! Je fais donc cette fois le plein d’eau, et commence la « résistible ascension » de frère Joseph du Ventron, forcée d’observer plusieurs fois une halte tellement les jambes sont lourdes et comme arrimées au sol détrempé en certains endroits. Je m’entrevois pas le bout, procède par paliers, me retourne de temps en temps. Certains ont la technique avec les bâtons. Je les envie, mais renonce à sortir les miens, à quoi bon puisque mon poignet est sensible tout comme mes épaules démusclées qui supportent le poids du sac.
Ouf, je parviens au sommet, portion de plat, puis du faux plat, puis on redescend. A partir de là je reconnais plusieurs passages du tracé de l’an dernier, notamment la splendide Tête de champs, nettement moins fleurie qu’il y a un an, mais cette fois fortement exposée à la fureur d’Eole.
Bref passage aux abords d’une rivière (dommage qu’on ait pas emprunté l’itinéraire de l’an dernier qui me paraissait plus long). Puis ça remonte, mais cette côte je la connais, elle ne me fait pas peur. Quelques temps après, je redescends assez vivement sur un chemin serti de racines et de pierres quand j’entends subitement un « scratch » déchirant le silence à mon pied gauche. Je comprends que ma basket a été littéralement éventrée sur sa largeur, à l’avant, mais mon pied est sain et sauf. Je dois cependant m’accommoder des inconforts dus à l’ouverture qui fait parfois rentrer petits cailloux et eau.
Les 10 derniers km sont sempiternels ...les montées et les terrains techniques cèdent leur tour à des portions plus roulantes mais traîtres en raison des faux plats éprouvants. Je double plusieurs coureurs au bord de l’épuisement ou souffrant de crampes. Je tiens bon j’entends déjà la rumeur, c’est bon signe, je jette un coup d’oeil sur ma montre qui affiche 55 km. Bizarre, je devrais déjà être arrivés. Mais non, il faut traverser la piste de motocross. Ca y est, plus que quelques centaines de mètres (c’est interminable!) et je franchis la ligne d’arrivée, exultant de joie car ce ne fut pas de tout repos. 57 km en 9H26. Je finis 2ème féminine. Je suis comme l’an dernier gâtée.
Pour conclure le trail des quatre vents gagne vraiment à être connu pour son parcours réservant des surprises, son profil exigeant, ses paysages variés et sauvages, son organisation irréprochable.
Il me faudra plusieurs jours pour récupérer de mes courbatures aux jambes.
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