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UTTL (Un Trail en Terre de Loue) 20 et 21 avril 2019 (77 km, 4700m de D+) : nos pas dans les yeux de Gustave Courbet …

 

 

UTTL (Un Trail en Terre de Loue) 20 et 21 avril 2019 (77 km, 4700m de D+) : nos pas dans les yeux de Gustave Courbet …

 

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Merci à Sébastien Goguely pour la beauté de la photo.

 

Le concept de la course est original ; il s’agit en effet de courir obligatoirement en duo sur deux jours consécutifs. La première étape baptisée « L’Origine du monde »

 

 = nom du célèbre tableau de Courbet exposé au musée d'Orsay:

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au départ de la petite ville d’Ornans est un parcours de 45 km (3200 m de D ) rendant hommage au peintre ornanais Gustave Courbet dont on fête cette année le bicentenaire de la naissance (10 juin 1819) ; la deuxième étape, trail du Moine, couvre une distance de 32 km avec 1800 de D , au départ de Mouthier - Haute - Pierre. A l’évidence, quand j’ai découvert l’existence de cette épreuve sur deux jours et ses dénivelés impressionnants, je n’ai pas réfléchi une seconde pour m’inscrire, nous inscrire, eh oui, à deux obligatoirement, alors j’ai proposé à notre poète messin d’être mon associé sur cette aventure au long cours … défi accepté, ouf ! Dernière grosse épreuve pour moi avant le trail savoyard des Allobroges le 9 juin (67 km et 4600 de D ), dernière grosse épreuve pour Olivier le poète avant son ultramarathon (200 km) alsacien du 14 juillet.

 

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    La veille de la course, à Ornans même, petite reconnaissance du début du parcours, à partir du pont enjambant la Loue, laquelle offre déjà à la vue de magnifiques reflets engendrés par un ciel clair - obscur tourmenté par l’orage qui tourne en rond et qui n’aurait pas laissé indifférent l’œil d’un Courbet. Le ton et la couleur sont donnés : demain, ça va piquer dans les jambes dès le départ. Tant mieux, me dis – je en moi – même, c’est un peu le but que celui d’endurcir ses cuisses et forger son mental dans un décor éblouissant de beauté.

 

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    Départ fixé à 8H samedi pour la première étape, face au musée Courbet. L’ensemble des courses est co – organisé par le Staps déjà aux petits soins des coureurs de bon matin en leur offrant café ou thé. La météo est prometteuse : il fera beau, c’est une certitude, il fera même chaud … une autre certitude, un paramètre nouveau cette année avec lequel il faudra composer, parfois douloureusement …

 

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  Petit briefing de départ avant que les binômes, au son de Heavy Metal, ne s’élancent gaiement dans les rues d’Ornans, traversent le pont et se dirigent vers les premières difficultés du parcours. Le début atteste déjà d’une réticence incontestée de la part du concepteur du parcours pour ce qui est facile…bref un trail dans le pur esprit trail comme je les affectionne. A cela s’ajoute le défi zéro déchet pour la planète.

     Prudence s’impose, car dès le premier kilomètre je pense aux 32 km qui nous attendent le lendemain et aux 44 restants pour la journée. Partir doucement, arriver sûrement … frais et dispos de préférence … comme une évidence qui s’impose à l’esprit !

 

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     Le parcours est au – dessus de mes espérances et de mes attentes : je ne connais pas cette région, je la découvre et la dévore des yeux et des pieds, subjuguée par le charme puissant de ses reliefs techniques, de ses passages escarpés et tortueux, de ses sommets jamais très élevés mais usants, de ses raidillons inopinés, de ses crêtes pour « nous en mettre plein les yeux », de cette pureté des éléments, du silence presque hypnotisant pour nous les urbains … Je comprends soudain que des peintres comme Courbet trouvaient idéalement l’inspiration dans ces chefs d’œuvre de la nature où chaque détail compte, quelque soit la saison.

 

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Mon acolyte s’aligne docilement sur la cadence de mes pas que je ne veux jamais au – dessus de mes moyens, se ménageant dans les descentes qu’il lui faut encore apprivoiser et se relâchant dans les parties roulantes et appréhendant les montées sans jamais émettre une plainte. Vers midi, le soleil commence à taper ardemment ; c’est à ce moment – là qu’on doit « se taper » une montée qui n’en finit pas … de plus en plus raide … « Un pied devant l’autre » finira par sonner comme un leitmotiv dans mon esprit assommé par la chaleur. Heureusement, de nombreuses parties ombragées et des paysages aussi divers que variés, avec une majorité de singles et quelques vues panoramiques, agissent à la fois comme un adoucisseur et un stimulant du corps et de l’esprit.

 

 

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A chaque fin de portion, je suis à sec. Pas encore habitués en cette période de l’année à progresser sous 27 degrés. Une autre terrible montée nous attend dans l’après – midi : le cœur n’y est plus et les nausées se font ressentir. Je remercie plus que jamais Olivier de m’encourager lorsqu’un monsieur au sommet de la côte nous envie … et remet en quelque sorte les pendules à l’heure … Ouf le ravito, transformé en aire de repos pour les organismes esquintés. Il faut repartir et compter sur les forces qui restent. Jusqu’au bout la difficulté nous aura suivis fidèlement, perfidement, parfois sans crier gare.

 

 

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Magnifique village de Lods, ça sent la fin ...

 

 

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Village de Mouthier – Haute – Pierre en vue, dernière petite côte, puis 200 mètres de plat avant de passer sous l’arche d’arrivée au bout de 8H10 d’efforts modérés, jamais violents, toujours maîtrisés afin d’être sereins pour aborder l’étape 2 du défi.

 

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Batteries rechargées (trop bonnes les truites !), le lendemain matin nous nous redirigeons vers Mouthier – Haute – Pierre pour le trail du Moine du nom du belvédère surplombant la région à presque 1000 mètres d’altitude. Aucune courbature pour ma part, aucune fatigue, juste un peu de lourdeur dans les jambes qui ne demandent qu’à repartir pour s’alléger et s’envoler dans les descentes, puis se reposer dans les montées. Nous prenons le départ avec notre amie poétesse vivant à Besançon, Sandra, laquelle se prépare au Trail des Forts de ladite ville.

 

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Assez rapidement les jambes répondent aux injonctions de mon esprit disposé pour cette deuxième et dernière étape à aller de l’avant !

 

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La première partie du parcours est grandiose, fantastique, sauvage, étourdissante, puisque nous nous retrouvons au cœur des gorges de Nouailles où la Loue prend sa source. Le parcours de l’étape 2 est complètement différent : il est moins technique, plus roulant (quand est – ce qu’on marche ? ! ça court trop vite, trop longtemps !), mais les décors sont somptueux.

 

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Source de la Loue (merci à Sandra pour la photo)

 

 

Nous retrouvons au terme de l’ascension du Moine, passage le plus éprouvant tant la montée est raide et interminable, un binôme masculin avec lequel on a partagé quelques kilomètres sur l’étape 1, un coach et son élève qui témoignera, malgré des souffrances physiques, d’une très grande force mentale pour rallier l’arrivée. La chaleur ne sévit pas, le soleil se montre discret, ce qui nous satisfait au plus haut point.

 

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Encore quelques kilomètres, quelques mètres, et de nouveau l’arche d’arrivée sous laquelle on passe après 4H57 de foulées plaisir. Quelques minutes après, c’est Sandra qui arrive avec le sourire … et le soleil ! Ensuite, repas tout bio, comme l’étaient les ravitaillements.

 

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Ainsi s’achève ce « week – end choc » en matière d’entraînement, choc des images, choc des cailloux, chocs des couleurs, chocs des géants de pierre et de terre qu’il a fallu gravir, choc des sensations à la fois douloureuses et euphorisantes. Je remercie Olivier pour sa ténacité de coureur ultra sur route, globalement à l’aise avec le tout terrain, absolument pas entamé par l’effort, juste des courbatures aux cuisses qui n’ont pas l’habitude d’être autant sollicitées. Pour ma part, une immense satisfaction, aucune prétention à réaliser un chrono ou un classement, car mon objectif c’est le trail des Allobroges, mais classés tout de même 36ème sur plus de 100 binômes partis samedi.

 

Visite du musée Courbet à Ornans le lendemain matin, pour prolonger l’enchantement des yeux et enfin mettre les jambes au repos.

 

 

 

 

 

 

 

 



03/06/2019
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