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GRAND TOUR DE LA VALLEE DE SAINT AMARIN (21 juin 2014) : petit passeport pour le « long »

GRAND TOUR DE LA VALLEE DE SAINT AMARIN (21 juin 2014) : petit passeport pour le « long »

 

21 juin 2014 : 39ème édition du Grand Tour de la Vallée de Saint – Amarin (Haut Rhin), rando de 89,3 km organisée par le Club Vosgien, au départ de Bitschwiller - les  - Thann (place de l'Eglise)

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Il y a 39 ans jour pour jour, presque heure pour heure, naissait celle qui n’est pas restée longtemps dans son couffin, vite attirée par les grands espaces, trouvant dans la Nature une source d’évasion, de bien – être et de paix intérieure.

 

    J’avais pendant un certain temps gardé secret ce projet (fou ?) de tester sur le sol vosgien cette distance inédite pour moi, et ce le jour de mon anniversaire. Aussi, je devais m’assurer de ne pas être convoquée en vue du Bac.

    La semaine précédant l’épreuve, je commence à égrener çà et là quelques bribes de mon secret. Je ne dévoile pas à vrai dire la distance que j’espère couvrir intégralement en ce premier jour de l’été 2014.

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   L’intérêt de cette épreuve réside précisément dans le fait qu’aucun classement n’est établi, donc aucune pression n’est exercée sur le coureur ; il s’agit avant tout d’une marche, mais au fil des années, m’avait – on expliqué, de plus en plus de trailers s’élancent sur ce parcours long en guise d’entraînement. Par contre, il faut tenir compte de l’absence totale de balisage, de marquage au sol. Chaque participant reçoit peu avant le départ un « road book » qui détaille l’itinéraire. Malgré tout, force est d’admettre que c’est difficile de s’y retrouver ; il faut avoir l’habitude d’emprunter les sentiers du club vosgien ou alors détenir un bon sens de l’orientation. Parmi les consignes données avant le départ : « Ne partez pas seuls la nuit, restez groupés ». Il valait mieux ! De toute façon, j’avais retrouvé un concurrent du trail des Marcaires avec lequel j’avais partagé pas mal de km. En plus, il avait fait la reconnaissance d’une bonne partie du parcours. Nous avons couru à 3, et même à 4 vers la fin.

 

     Le départ est donc donné à 14H30 à Bitschwiller – les – Thann sous un soleil alsacien resplendissant.

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Dans un premier temps, je marche car le groupe est dense, et les bâtons cliquètent de toutes parts. Au bout de 1 ou 2 km, je décide de courir (trop fatiguant – et frustrant de marcher !), toujours en montée, quand subitement j’entends une voix masculine s’écrier : « Carrément, carrément ! le jaune, en plus » (couleur du grand parcours, reconnaissable au bracelet que je portais). On entame enfin la première descente sur Thann, et là je rejoins mes « semblables » (enfin, ceux qui courent). La chaleur est forte, mais supportable, et bien que mon sac soit rempli à ras bord d’eau, je saisis volontiers la bouteille de Wattwiller qu’on me tend au premier ravitaillement (environ au 10ème km). Il reste beaucoup de chemin à parcourir ! Ca monte, ça descend, ça monte, ça descend ; au total, 4600m de dénivelé positif, ce qui n’est pas négligeable. Les montées nous font découvrir de splendides points de vue. La montagne est belle, accueillante, riante avec ses couleurs estivales, riche par sa flore diversifiée, ses décors bucoliques, son relief escarpé, ses sentiers tortueux et empierrés,  - immense et grandiose par ses paysages à perte de vue, ses vallées, ses cols, ses rochers, - mystérieuse et singulièrement calme à l’approche de la nuit, - vivante et respectable.

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Au 35ème environ, nous accédons au col du Bussang pour lequel il existait 3 itinéraires possibles ! Nouveau ravitaillement : nous faisons le plein d’eau en prévision de la nuit.

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   Nouvelle montée, interminable celle – là ! Il est 20H, 20H30. Je me souviens, j’appelais à ce moment – là à la maison pour donner des nouvelles. Il fait encore jour, mais plus pour longtemps.

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Tout doucement on s’engouffre dans cette nature en mode clair – obscur. Ce n’est pas la pleine lune, mais le firmament est parsemé d’étoiles rutilantes et innombrables. Le silence se fait de plus en plus sentir, la fraîcheur nocturne aussi. Vite, j’enfile du long, sauf les jambes qui ne craignent pas. L’herbe est déjà humide. Nous descendons sur une auberge (au Ventron), et pas loin de 8km de macadam nous attendent. Ceux – là sont inévitables car il est formellement interdit de poser le pied dans la réserve du grand tétras, espèce protégée.

     Troisième ravito : nous sommes chaleureusement accueillis par des bénévoles qui nous proposent de quoi nous restaurer et recharger nos gourdes, et ce dans une cabane où crépite un bon feu de bois.

     Nous ressortons, direction col de la Vierge. Nous sommes encore régulièrement hésitants sur le chemin à emprunter. Et quand les indications sur les panneaux sont en patois alsacien, bonjour la galère ! Heureusement, nous sommes rattrapés par une marcheur exceptionnel, qui marche aussi vite que nous courons (sauf dans les descentes). Ce dernier est familier du Grand Tour, et semble par conséquent avoir une connaissance maîtrisée des lieux. Vers 2H30 nous parvenons à l’auberge du Markstein, mais en ressortant, nous sommes saisis par la fraîcheur, pourtant pas bien méchante. Nous suivons toujours le marcheur qui se propose même de courir avec nous sur certaines portions. Nous nous dirigeons alors vers le Grand Ballon, point culminant des Vosges (mais nous n’irons pas jusqu’au sommet). A vrai dire, je me sens mieux au 80èmle km qu’au 60ème où j’ai manqué de faire une crise d’hypo (sueurs + vision déformée : l’herbe que je foulais apparaissait juste devant mes yeux !), et mon pied droit (ampoule à l’orteil et douleur sous le pied) me fait moins mal.

     Enfin, on entreprend la grande descente sur Thann, le jour se lève sur les cimes vosgiennes, la nature s’éveille au rythme de nos pas qui reprennent de l’assurance.

    Il est 6H25 ; la boucle est bouclée. 15H55 de course (ou plutôt de rando – course). Au compteur : 91,6 km  sur la Garmin de l’Alsacien ; la mienne indiquera sur l’ordinateur 91 ,8. Les jambes sont un peu alourdies, les pieds une fois à l’arrêt sont en compote. Je ne tarder pas à m’assoupir pour quelques heures en cette matinée du 22 juin.

 

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   Voilà, j’ai franchi un cap et ouvert une petite porte sur l’initiation à l’ultra.

 

 



26/06/2014
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