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TRAIL D'ORBEY (50 km, dimanche 12 juillet 2015) : presque 8h de splendeurs naturelles au ralenti ...

TRAIL D'ORBEY (50 km, dimanche 12 juillet 2015) : presque 8h de splendeurs naturelles au ralenti ...

 

 

 

 

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Trois semaines après le trail de la vallée des lacs, je me lance sur un des plus beaux trails alsaciens, celui au départ d'Orbey, d'une distance de 50 km avec 2200 m de D+. Il nous amène entre autres au lac des truites, au lac noir (2 fois), puis au lac blanc (2 fois).

 

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On arrive en co – voiturage à Orbey samedi en fin d'après – midi. Installation dans un joli domaine (domaine de Basile) au coeur d'une nature régénérante, puis retrait des dossards

 

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avant d'effectuer une petite reconnaissance du début du parcours. Ca monte sec dès le départ. Ma douleur tendineuse au niveau de l'ischio est latente. Je prie pour que ça dure. La consultation chez l'ostéopathe n'a pas été inutile et a permis quoiqu'il en soit de rectifier un peu l'asymétrie de mon corps marqué par une scoliose. Je sais de toute façon que sur ce trail j'irai mollo et que je bannirai de mes pensées et de mon langage les mots « chrono » et « classement ».

 

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Le départ étant à 7H30, je peux dormir assez longtemps. En soirée direction le lac noir pour un pique – nique où nous avons en toute illégalité investi les tables et chaises de la terrasse d'un resto seulement ouvert à midi …

 

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Enfin dodo, déjà réveil à 6H (j'aurais dormi plus!), petit déj' rapide et sans miettes (dans la chambre d'hôtel ce ne serait pas très correct), puis on s'embarque. La température extérieure est douce. J'entrevois comme d'hab' en Alsace des têtes familières.

 

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Sandrine, une traileuse (très douée) pas raisonnable du tout. Même problème que moi.

 

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7H30 : le départ est donné après un rapide briefing. J'oublie d'enclencher mon chrono ...oui, c'est vrai j'avais dit pas de chrono, pas de classement. Je n'aurais en aucune manière et à aucun moment consulté ma montre. Dans ces conditions, aucune tentation. Je me baladerai en touriste.

 

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Dès les premiers mètres, j'utilise les bâtons (c'est la première fois ! ) C'est très pénible au début car aucun entraînement, aucune expérience, mais j'avoue que ces précieux tuteurs soulagent mes jambes que la douleur n'épargnera pas sur cette course. En effet, l'inflammation est bien installée, je cours par conséquent au minima de la douleur, je modifie ma foulée, cours vraiment à l'économie et surtout profite pleinement des beautés enchanteresses et uniques de ce coin de l'Alsace. Quelques camarades de course me suivent sur les premiers km, histoire de ne pas se mettre dans le « rouge », puis ils finissent par s'envoler de leurs propres ailes. Difficile pour le mental d'être condamnée à courir aussi lentement (c'est contre – nature pour moi qui aime la vitesse) ; seules les descentes ne tirent pas sur mes muscles, alors je me lâche un peu sur ces portions descendantes. Je discute un moment avec une coureuse qui a aussi fait le trail de la vallée des lacs et qui court pour sa propre cause (polyarthrite) : je suis admirative car elle me raconte des trucs incroyable à propos de la douleur. Elle m'encourage à ne pas faire n'importe quoi et à prendre le temps de la guérison. Mais c'est vrai que le problème avec nous c'est qu'on ne sent pas la douleur arriver car courir dans de telles conditions (je parle des épreuves trail qui combinent distance et difficultés techniques) fait déjà mal, alors quand ça fait vraiment mal, c'est déjà trop tard.

 

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Progressivement je fais le vide autour de moi. Heureusement les ravitos sont nombreux et permettent d'échanger deux trois mots avec les bénévoles qui sont toujours serviables et souriants. L'organisation de ce trail est optimale. Ca change de la vallée des lacs … Un des ravitos est même assuré par des handicapés qui sont à nos petits soins. Ils sont franchement sympas. Bref un trail à dimension vraiment humaine dans un décor grandiose.

 

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A ce moment - là je rattrape un de mes camarades qui accuse une fatigue subite. Il reprendra le dessus.

 

 

Malgré les alertes douloureuses, j'aurais pu accomplir 50 km de plus dans ces conditions. Ce qui est terrible et remarquable à la fois, c'est de rencontrer surtout dans le dernier quart de la course des coureurs exténués qui terminent au mental alors que toi tu as l'impression de ne même pas avoir couru 10 km. Franchement c'est édifiant de voir que le premier coureur comme le dernier coureur sont finalement à égalité (au – delà des disparités physiques et mentales) car tous unis par le même objectif : être finisher, et ce au prix de la douleur partagée par tous. En plus, tous ces coureurs en queue de course ne bénéficient pas nécessairement des mêmes encouragements (souvent en quantité moindre) de la part des visiteurs, et connaissent des moments de solitude intense, appréciés ou non. J'ai aimé endosser ce rôle (imposé, comme au théâtre).

 

Dernière difficulté : la montée vers la tour du Faudé, puis la descente nous amène presque direct (après un petit problème de balisage) sur l'arrivée.

 

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J'aurais mis 7H46 alors que j'aurais idéalement mis 7H (il n'y a pas de certitude absolue), mais peu importe, car l'important justement est de durer et de ménager sa monture.

 

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Le repas d'après course

 

 

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A méditer :

 

« La douleur n’existe pas, elle est simplement dans ta tête. Contrôle-la, détruis-la, élimine-la, et continue. Fais souffrir tes rivaux. »

« La douleur on ne la dépasse pas ... mais on peut la souffrir en silence ou la mettre de coté " Kilian JORNET

 

« Le classement n'est pas ma priorité. L'idée de "se faire mal" n'est pas dans mon esprit. J'écoute toujours mon corps et, quand je souffre, je ralentis. Si le plaisir n'est plus là, je préfère arrêter... Le corps et l'esprit doivent être en communion " (Dachiri Dawa SHERPA)

 

« Tout ce qui ne tue pas rend plus fort » (NIETSCHE)

 

 

 

 

 



13/07/2015
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