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GRAND RAID DES PYRENEES (162 KM 10000m de D+) : vendredi 21 août 2015 : sublime et sensationnel !

GRAND RAID DES PYRENEES (162 KM 10000m de D+) : vendredi 21 août 2015 : sublime et sensationnel !

 

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Eté 2013, Hautes Pyrénées, vallée d'Aure: je découvre presque par hasard ce qu'est un « vrai » trail avec toute sa technicité, ses imprévus, sa dose de difficultés en tous genres, et surtout ses paysages à couper le souffle. Il s'agit de la deuxième édition du trail de Piau (26 km et presque 2000 de D+), rien à voir avec tout ce que j'avais pu accomplir jusqu'alors, même dans les Vosges. C'est court (en distance) mais hyper costaud. Mes jambes seront marquées un certain temps, et mon esprit à tout jamais marqué par la splendeur des décors et des sommets pyrénéens. Je me promets de retourner courir un jour dans les Hautes Pyrénées. Chose dite chose faite …

 

 

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Eté 2015 : à l'issue d'une saison riche en compétitions (mai / juin), je souffre malencontreusement d'une double tendinite (arrière du genou et adducteurs de la même jambe) ; c'est la première fois que j'accuse le coup. Je réalise tout de même les 50 km d'Orbey en juillet, mais franchement c'est éprouvant. Depuis juin où j'ai fêté mes 40 ans je suis inscrite sur le GRP, mais mes douleurs tendineuses me font passer sous silence un bon moment ce projet de boucler le GRP (Grand Raid des Pyrénées). Le secret est éventé lorsqu'à l'issue d'un certain nombre de séances de kiné les douleurs s'atténuent significativement. L'espoir renaît ...les entraînements reprennent, je chausse mes nouvelles Salomon (lesquelles me porteront préjudice …), j'ai confiance …

 

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Mardi 18 août, 18H: arrivée à la station de Saint – Lary 1700 (Pla d'Adet) dans une mer de nuages …

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Mercredi 19 août, matin : entraînement « soft » sur les hauteurs de la station. Les nuages se dissipent, le soleil s'impose de plus en plus, mes cuisses redécouvrent les pourcentages élevés de dénivelé … La montagne est belle, mais qu'est – ce qu'on s'essouffle pour un rien ! Il faut s'acclimater en un rien de temps à l'altitude.

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Mercredi 19 août, après – midi : découverte de la riante vallée du Rioumajou. C'est vert, escarpé, rutilant ...je ne peux m'empêcher d'explorer quelques coins particulièrement sauvages … et de m'accrocher aux arbres ...

 

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Jeudi 20 août, Vielle Aure : retrait des dossards, vérification des sacs, briefing : une dégradation orageuse est annoncée samedi en fin d'après – midi. Des consignes sont données par rapport aux orages, à l'hydratation, aux troupeaux, aux patous …

 

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Vendredi 21 août : le grand Jour. Il est 4H30 quand j'arrive, la placette de Vielle Aure se remplit peu à peu. Il fait bon, discours de Madame le Maire, on scanne nos dossards, 4H58 : à nous les 162 km du GRP, tant attendus …

 

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On débute par une montée de 11 km que j'honore en 2H30. C'est roulant jusque là d'autant plus qu'on est frais. La montée est progressive, idéal pour l'échauffement. Le lever du soleil est magnifique, magique. On arrive au premier ravito (col de Portet).

 

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On repart : section des lacs, c'est sans nom tellement c'est beau, mais c'est dur. Ca descend, ça monte, de grosses pierres ralentissent les pas. J'apprécie ce tronçon de nature sauvage. La splendeur des lacs nous force parfois à l'arrêt ... On remonte vers la Mongie (2ème ravito, « express » celui – là, on est au 31ème km).

 

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Direction col de Sencours : là, on attaque le dur en matière de dénivelé ...il commence à faire très chaud. Mon sac est déjà vide, j'aperçois enfin le ravito, je fais le plein car on va faire l'ascension du Pic du Midi, jusqu'à l'Observatoire ! C'est long, interminable, éprouvant car la pente est de plus en plus raide, et je n'ai pas les bâtons (prévu de les récupérer à la base de vie au 76ème km). Mais un esprit de fraternité, de partage, de solidarité circule entre les coureurs qui se croisent car le but est de monter puis de redescendre par le même itinéraire. Tandis que je félicite les coureurs (et coureuses) qui ont la chance de descendre, je me fais encourager par ceux – ci. Une fois au sommet, je souffle quelques secondes, puis descends, et là inversion des rôles : j'encourage à mon tour ceux qui souffrent dans la montée, et ceux – là ne manquent pas de féliciter ceux qui comme moi redescendent.

 

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On transite par le même ravito (Sencours, 45ème km) : on nous prévient qu'il faut faire le plein car 20 km difficiles nous attendent. Il s'agit de rallier Hautacam, sorte de paradis à mes yeux, mais il faut faire ses preuves avant … Je tombe sur une coureuse alsacienne qui était montée sur le podium à mes côtés en juin à l'issue du trail de la Vallée des lacs. On échange sur pas mal de km. Pour elle, le GRP c'est bien plus difficile que l'UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc) qu'elle a déjà fait. « Y a pas photo », dit – elle. Je finis par la dépasser à hauteur du lac bleu. Beauté inouïe ! J'en perds un moment l'équilibre. On longe en partie ce lac sublime dont la bleuïté rivalise avec la Grande Bleue.

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Il convient d'être attentif car les sentiers sont étroits et très empierrés. On franchit 4 cols. Dans la dernière montée, je peine, je suis obligée de m'arrêter quelques secondes pour reprendre des forces autant physiques que mentales. Je repars et aperçois enfin le sommet, ce qui me donne un regain d'énergie. S'ensuit une longue et périlleuse descente sur le ravito d'Hautacam où depuis un bon moment un jeune coureur landais me suit, attentif à tout ce que je fais. On traverse ces larges étendues herbeuses où paissent et se côtoient brebis, vaches et chevaux. Le spectacle me ravit et me fait oublier momentanément les douleurs que je ressens aux pieds depuis quelques temps.

 

Arrivée à l'auberge, j'enlève les baskets, applique de la crème anti – échauffement et me rends compte que mes talons sont gonflés : la peau est toute flétrie. Je me dis que ça ira mieux. Je prends le temps de boire et de manger. Je suis à chaque ravito reboostée par la gentillesse et le dévouement des bénévoles. J'en profite aussi pour soulager ma vessie (pas de pause pipi du 11ème km au 65ème!).

 

Je repars doucement : portion détestable car de la route et des chemins larges. Aucun charme. Après 2 km, je stoppe net, paralysée par une douleur vive et subite au talon droit. Je m'écroule sur le bas côté, ôte en gémissant mes baskets, strappe mon talon et remercie les coureurs qui s'inquiètent de mon état. Je revois Catherine et son mari, Christophe qui doit désormais faire équipe avec lui – même. Je ne vois pas le bout. J'ai mal, trop mal … j'arrive enfin sur le ravito de Pierrefittes (76ème km, 1ère base de vie). Il est 20H30. Voilà 15H30 que je cours … La nuit tombe. Je rentre immédiatement dans la salle des podologues et des kiné. J'attends mon tour. J'ai un vague espoir. La podologue est bienveillante, souriante, positive. Mes larmes cessent de couler. Je refais la journée dans ma tête. Enfin c'est mon tour, je m'installe sur la table, un coureur détourne le regard. Ce n'est pas beau. Une énorme ampoule à chaque talon, sous la corne. Je reçois les soins. Une fois debout et chaussée de mes autres baskets, je comprends que l'aventure s'arrête … Pas grave, déçue évidemment, mais hors de question de prendre des risques. Mieux vaut stopper pour un problème mécanique que pour une question de mental. Dommage car je n'ai même pas eu une alerte tendineuse. C'est ce que je craignais le plus, à vrai dire. J'attends le bus qui doit nous rapatrier à Vielle Aure. Certains visages sont défaits …

 

Dimanche 23 août : direction Piau pour une rando – course de 4H30. Le moral repart à la hausse, les décors sont vertigineux, étourdissants. Le rêve devient réalité quand nous apercevons des isards. Je parviens à les photographier en zoomant. Sur la fin c'est dur car mes ampoules ne sont pas guéries. A force de courir exclusivement sur l'avant des pieds je choppe d'autres ampoules.

 

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LES FAMEUX ISARDS  !

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Malgré un GRP écourté, j'en aurai bien profité de ces paysages extraordinaires, de ces décors merveilleux, de ces rencontres insolites. Je ne compte pas en rester là … Quant aux Wings Lab été de chez Salomon, je les boude pour l'instant, en veux à Salomon qui n'a pas su rester sur la même gamme. Ce modèle certes hyper dynamique et hyper léger est trop minimaliste, sans renforts aux chevilles. Il y aura des retours …

 

" La nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle verse la poésie et la beauté à tous les êtres, à toutes les plantes, qu'on laisse s'y développer à souhait. Elle possède le secret du bonheur, et nul n'a su le lui ravir. " George SAND



27/08/2015
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