TDR (Trail des Roches à Saint – Dié – des – Vosges, dimanche 30 avril 17) : UN TRAIL TAILLE DANS LE ROC : « MEFIA’T ! »(55 km, 2700 m de D+)
TDR (Trail des Roches à Saint – Dié – des – Vosges, dimanche 30 avril 17) : UN TRAIL TAILLE DANS LE ROC : « MEFIA’T ! » (55 km, 2700 m de D+)
3ème trail de l’année : on augmente progressivement les distances (j’entends déjà Nicolas grincer des dents …), et partant, le dénivelé : 55 km et 2700 m de dénivelée positive en ce dimanche 30 avril 2017, où le soleil, star incontestée du jour, a brillé en continu pour le plus grand plaisir des organisateurs, des bénévoles, des visiteurs, des traileurs engagés sur la course. On flirte tout de même avec les zéro degré à 5H30 : un petit échauffement s’impose, mes doigts sont gourds pendant un long moment malgré les gants, ma tête est encore dans les étoiles, je cours quand tout à coup j’entre en collision avec une créature non identifiée sur le moment, portant un chapeau orange surmonté d’antennes : trou noir dans ma tête – je cherche, mais oui, c’est Gilles ! Gilles venu courir le 19 km avec les joëlettes.
10 minutes avant le départ : rassemblement derrière la ligne de départ pour le briefing confié bien sûr à la vedette vosgienne du trail, Stéphane Brognard, dont le discours n’a pas manqué, je pense, de susciter des réactions diverses et empreintes de perplexité. A ne surtout pas prendre au premier degré ! Fin du briefing martelé par des « Méfia’t » destinés à bien nous mettre en garde contre le premier obstacle dressé sur le parcours, deux plots à même pas 50m du départ. Méfiance est de mise, même pour les plus aguerris… Alors, « méfia’t » … 3, 2, 1 top départ !
Je mets en route mon chrono (cette fois, je ne l’ai pas laissé à la maison) et m’élance à allure modérée dans les rues de la cité déodatienne s’éveillant subitement au rythme de nos pas qui tambourinent sur l’asphalte.
Me voilà partie pour un « petit » 55 km à travers les massifs vosgiens des Kemberg, Ormont et la Bure. Le ciel présage une journée exceptionnellement belle et ensoleillée pour ne pas dire radieuse et resplendissante.
Les premiers km (jusqu’au premier ravitaillement) s’avéreront cependant éprouvants pour moi qui n’ai quasiment pas fermé de l’oeil la nuit (chambre d’hôtel moderne et très confortable – à 50 m de la Tour de la Liberté - , mais si le double vitrage permet de jour d’assourdir les bruits de la ville qui passent du coup inaperçus, la nuit au contraire les révèle malgré le silence … et puis, il ne faut pas se fier aux apparences, Saint – Dié le samedi soir, c’est animé!) Bref, je cours en mode zombie, mal de crâne, jambes endolories, vue parfois voilée ...J’exagère à peine.
Premier ravitaillement : j’avale 2 morceaux de banane, un p’tit verre d’eau glaciale, là, ça réveille ! Et hop, je suis comme reboostée, l’échauffement est terminé, pas de laisser – aller, la course commence pour de bon. Je repars allègrement ; on atteint le premier colosse de grès, la roche Saint – Martin. C’est splendide, le parcours nous réserve des surprises de plus en plus belles.
Deuxième ravitaillement, le même que le premier : « Rebonjour ! » Cette fois, j’ai du mal à m’alimenter, pas de sensation de faim, je me force, deux bouts de banane et un petit morceau de pain d’épices qui restera logé dans ma bouche au moins 20 minutes … Je parcours quelques kilomètres avec Pierre, parti à l’arrière du peloton, jeune Messin tout feu tout flamme qui s’est ménagé au départ, et finira 113ème au classement général après avoir doublé plus de 100 coureurs ! C’est beau, la jeunesse !
Je discute çà et là avec quelques coureurs afin de maintenir une certaine cadence. De magnifiques vues s’offrent à nos regards ; les crêtes, à peine perceptibles, sont encore un peu enneigées. La fin de la première boucle de ce grand « huit » se fait ressentir : redescente sur Saint – Dié, un peu de route … enfin trop à mon goût, mais pas ‘l’ choix, il faut rallier la zone de départ et d’arrivée. Je traverse la place de la Liberté, encouragée par les spectateurs – Merci Gilles pour tes applaudissements – pénètre dans la zone de change et ravitaillement, accueillie par Stéphane Brognard. Il reste une trentaine de kilomètres à parcourir. Même problème, pas d’appétit. Je sors enfin, et réalise le premier kilomètre avec un coureur du relais. Cette portion macadamée est longue, en plus ça monte, mais nous courons, je m’accroche, et voilà le papillon de 22 ans qui reprend son envol, le coureur qui est à mes côtés n’en revient pas …
Après avoir ramassé deux pâtes de fruits échappées d’un sac – lesquelles me seront d’un grand soutien par la suite … j’entreprends la fameuse et mythique et tant redoutée montée des Schlitteurs : tu avales sur 5 km et 550 mètres de dénivelée positive. Je décide de marcher afin de me ménager, de toute façon je ne serais pas allée loin comme ça. Mais sans le savoir, j’ai déjà entamé mes réserves. Fin du premier tiers, je ressens un ralentissement net de mes mouvements, « genre quand ta batterie est presque déchargée » ! Je suis à l’arrêt, je ne peux plus avancer, je sors d’urgence une barre protéinée que je me force à engloutir, puis une des pâtes de fruits. Il me faudra une demi – heure pour récupérer et reprendre du poil de la bête.
Non, ce n'est pas moi !
Je repars donc régénérée, toujours subjuguée par la beauté des paysages et des passages entre les roches. Il est clair que la deuxième boucle est plus éprouvante que la première. La deuxième concentre en effet plusieurs difficultés de taille, même si globalement le parcours reste facile, sans grosses difficultés techniques. Par contre, ce mur, il fait mal !
Heureusement pas très long, mais cette alternance sans relâche de montées / descentes finit par user. Les 2700 m de D+ ne passent pas inaperçus. Il commence à faire chaud, mais la température en sous – bois est des plus agréables. Je capture non sans délice les quelques rayons de soleil qui parviennent à se frayer un chemin entre les arbres et les arbustes. Certains singles sont bordés de relief contrasté, de rocailles recouvertes d’un épais tapis vert (je ne peux m’empêcher de penser au poème de Ponge consacré à la mousse, à « ces terrains de tissu-éponge, ces paillassons humides » dont il parle avec talent ...)
Originales, ces balises !
Le dernier ravitaillement (le même que le 4ème) se fait désirer : annoncé par un panneau, il surgira au bout d’une longue et interminable route en faux plat montant débouchant sur les escaliers qu’on avait montés après le 4ème ravito. Je fais le plein d’eau, au cas où … De bonnes sensations accompagnent les dix derniers kilomètres.
Descente de nouveau sur Saint – Dié, pas par le même côté. Cette fois, le soleil commence à taper, mes pieds aussi tapent sur la route, dur de contrôler la pente. Je traverse une partie du centre -ville avant de franchir l’arche d’arrivée au bout de 8H22 de course où je ne me suis jamais fait violence. Que du régal (ou presque …). Je me rends compte aussi que mon genou droit a su se faire oublier … définitivement, je l’espère.
VIDEO DE L'ARRIVEE:
http://www.dailymotion.com/video/x5l829z
L'EXCELLENT REPORTAGE DE PIERRE
https://monaventuretrail.blogspot.fr/2017/05/trail-des-roches-au-gres-des-sentiers.html
Bravo aussi à Valérie !
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