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TRAIL DE LA VALLEE DES LACS (92 KM): UN DOUBLE ANNIVERSAIRE (SAMEDI 20 JUIN 2015)

Il y a un an jour pour jour (samedi 21 juin 2014) je réalisais mon premier long : 92 km et 5000 mètres de dénivelé positif (Tour de la Vallée de Saint – Amarin en Alsace), que je bouclais, non sans difficulté, en 15 heures.

    Samedi 20 juin 2015 je viens à bout du trail de la Vallée des Lacs qui s'avère faire 92 km (et non 85 , comme annoncé) avec env. 4500 mètres de dénivelé positif, en 13h38 et 59 secondes : merveilleux cadeau d'anniversaire pour moi qui fêtais mon entrée dans une nouvelle ère (celle de la quarantaine …). Donc double anniversaire en cette veille de l'été qui nous a fait partir à 4h du matin sous la pluie au bord du lac de Gérardmer ... !

 

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    Après une surveillance de bac le vendredi matin, je m'embarque direction Gérardmer avec ma grosse valise remplie de vêtements et objets sans oublier les victuailles. Pour l'occasion (mes 40 années) je m'offre un beau studio meublé face au lac et à deux pas du départ de la course. La météo est plus que mitigée, et le soir le vent souffle. Il fait frisquet pour une veille d'été. En fin d'après - midi je retire mon dossard.

 

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Pas beaucoup d'ambiance, tristounet pour une ville aussi sportive et touristique que Gérardmer. Je fais un tour au centre  - ville et me trouve dans un magasin de sport qui sponsorise la course un chouette tee - shirt Salomon soldé à 50%. Une bonne affaire.

 

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Je vais au lit en même temps que les poules, et le sommeil m'enveloppe sans peine.

 

3h: le réveil sonne ... dur dur quand même. J'avais pris soin bien sûr de préparer la veille mon sac et bander mes orteils. Petit déjeuner léger. La tension commence à monter. A 3H40 je sors et me dirige vers le départ en petites foulées. Il ne fait pas trop froid mais je garde le coupe - vent. Je retrouve quelques têtes familières. J'aperçois notre vosgien champion de trail, Stéphane Brognard qui s'échauffe en tenue minimale.Le départ est imminent, vite quelques photos du départ. Je me place pas trop devant, ça ne sert à rien, car je compte partir doucement. Nous sommes un peu plus de 400.

 

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Lors du briefing de départ, l'organisateur nous prévient : « si au 50ème km vous n'êtes pas frais, vous avez peu de chance de venir à bout de la course ». Je fais mienne cette mise en garde. Le plus dur sera de gérer la course. Aussi, je tiens à la faire en mode compétition, donc je sais que ce sera dur car je ne vais pas me ménager comme je me connais, mais avec l'expérience je sais les erreurs à ne pas commettre (j'en commettrai tout de même une au 60ème ... remédiable, heureusement).

 

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    4h et quelques ...la course démarre ... sous la pluie, eh oui, pas de chance !, d'abord un bon km je pense sur le bitume (on croise quelques créatures éméchées sur les trottoirs ...) puis enfin nous nous élevons sur les hauteurs de Gérardmer.

 

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Dès le départ, je m'économise. La portion de nuit n'est pas spécialement agréable avec cette pluie / bruine qui brouille la vue et rend les sentiers glissants. Alors qu'on monte un chemin assez large, la magie de la nuit et de la nature opère tout à coup: juste devant moi, 3 chevreuils suivis d'un petit traversent le chemin en courant. Juste devant mes yeux émerveillés.

 

 

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    21ème km : 1er ravito. « Déjà ! » m'écriai – je dans ma tête. Je jette un coup d'oeil furtif à ma montre : 2H49 de course. Je ne m'arrête pas longtemps. Puis première grosse côte au dessus du lac des corbeaux. Trop de splendides vues sont malheureusement masquées par la médiocre météo (pour ne pas dire pourrie). Tout va bien. Les jambes répondent, le souffle est régulier, le moral est au beau fixe, la motivation franchement présente.

 

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    2ème ravito : cette fois je fais le plein d'eau (comme s'il y en avait pas assez qui tombe du ciel). Et on remonte vers le Rainkopf. Tout va bien, j' apprécie le paysage quand une éclaircie se présente. Puis descente vers le lac de je ne sais plus quoi.

 

   50ème km, on parvient au 3ème ravito, capital celui – là car je sais que ça va être dur. En effet, nous attend l'infernale montée du Hohneck. Terrible, piquante pour les jambes, interminable, redoutable. Certes on emprunte un itinéraire bis (à cause des intempéries) mais ça fait mal quand même. D'un coup le ciel s'obscurcit, devient franchement menaçant : je commence à accélérer pour esquiver l'averse, mais c'est pentu et mes jambes pâtissent. En effet, on passe en plein dedans : l'averse est cinglante, le vent glacial (5 degrés, paraît - il), je n'arrive plus à remuer les lèvres, je suis figée de la tête aux pieds et ne perçois pas les coureurs à 20 mètres. C'est là qu'on rejoint ceux du 55 km. C'est long ... on finit par se sortir de cette galère  !

 

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   4ème ravito (vers le 60ème km, je crois) : cata !!!!!!!!!!!!!!! le ravito est commun aux coureurs des 55 et 85. C'est la cohue, et à cause de la météo exécrable, les eaux ont été rapatriées dans un garage. Trop de monde attend d'être servi, j'abandonne, je saisis au vol un pruneau (tout durci par le froid) et un quartier d'orange. Pas prévoyante, l'organisation !! Mentalement, je suis entamée, je l'admets, car trop énervée, et je vais le payer. En plus j'avais prévu de me ravitailler en pain et en salé. Au bout de quelques temps, je commence à me sentir très faible, le sol se dérobe sous mes pieds, ma vue se brouille, je n'arrive même plus à courir sur le plat, je commence à me poser des questions jusqu'à ce que je comprenne (eh oui, mon cerveau travaille alors au ralenti comme les jambes) qu'une hypoglycémie est en train de se déclarer. Vite une barre salée, vite une barre amande, et c'est reparti, je retrouve peu à peu des forces et un rythme convenable. Il le faut car on attaque le territoire des Marcaires : j'adore, c'est technique à souhait, les décors sont magnifiques, grandioses, c'est hyper varié, bref un régal même si j'en bave un peu car j'accuse la distance.

 

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    5ème ravito : pas mieux que les autres: eau dégueu, pénurie de pain (j'ai la chance de saisir les derniers morceaux) et un véritable raidard nous attend : je finis par le gravir à 4 pattes tellement c'est pentu. C'est vrai que les derniers km ne nous préservent pas. La météo devient nettement plus clémente - entrecoupée de quelques furtives averses, mais le paysage est toujours beau. Néanmoins, le foncier ayant fait défaut ces derniers temps, je diminue nettement ma vitesse, et voilà que celle qui gagnera la course chez les féminines me dépasse allègrement avec son style de marche typique de la randonneuse. Je renonce à sortir les bâtons, même pas la force, et puis de toute façon le plus gros du dénivelé a été fait.

 

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     Les derniers cents mètres sont une tuerie pour mes pieds et mes genoux car on descend une route très raide jusqu'au lac, et je n'apprécie guère ce final. Heureusement on est acclamés, encouragés, l'arrivée est plutôt sympa et bien plus chaleureuse que le départ …

 

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Stéphane Brognart, arrivé 1er ax - aequo main dans la main avec un autre coureur

C'est tout l'esprit trail. D'ailleurs, le Népalais Dawa Sherpa, une de mes idoles du trail, ne comprend pas pourquoi cette importance donnée au Premier)

 

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Voilà, (déjà ) fini, heureuse, trop contente, je finis deuxième dame. Dur tout de même sur le dernier tiers, mais c'était prévisible compte tenu de mon déficit en long. Je suis classée 64ème sur 289 finishers. Dans quelques heures j'ai 40 ans ...

     

       Le lendemain le temps est plus clair, je me promène au centre  -ville (après avoir dormi jusqu'à 9H), et l'après  - midi promenade au bord du lac pour détendre les jambes et admirer les rives et la montagne qui bordent le lac. Un peu courbaturée, sans plus.

 

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Merci aux uns et aux autres pour les encouragements.  Merci à ma tante Marie - Claude et Eliane pour m'avoir offert le dossard.

 

 

 

 



07/07/2015
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