UBVT (Ultra Beaujolais Village Trail), samedi 28 avril 2018 (80 km, 3850m D+) : IRRESISTIBLE D’APRETE ET DE CHARME
UBVT (Ultra Beaujolais Village Trail), samedi 28 avril 2018 (80 km, 3850m D+) : IRRESISTIBLE D’APRETE ET DE CHARME
Quelques semaines avant le Trail des Tranchées à Verdun qui a lieu fin mars, je jette un coup d’œil sur le calendrier des trails en France, en particulier dans les départements limitrophes du 69, et sur la période couvrant les vacances scolaires de la zone B. Je découvre alors qu’un trail de 80 km au dénivelé intéressant est programmé dans le 69 samedi 28 avril, soit en plein milieu de mes vacances. Je visite le site, regarde quelques photos et vidéos : je suis tout de suite captée ! J’envoie un mail à l’organisateur pour savoir quelle possibilité d’hébergement il y a sur place : ce dernier me propose de planter ma tente ou carrément de dormir dans le local des kinés. C’est clair, me dis – je, ils ont le sens de l’accueil ! Je m’inscris alors et poursuis les entraînements dont j’accentue la difficulté vu la distance qui m’attend. Verdun a déjà été un bon entraînement foncier. Reste à travailler sérieusement la vitesse, les relances et les côtes. La dernière semaine sera cool, dernier entraînement mercredi après – midi. Je me rends chez mes tantes lyonnaises jeudi 26, soit le lendemain. La météo est prometteuse, il fait chaud sans que ce soit excessif comme ce le fut le cas le week – end précédant la course.
Vendredi soir je quitte temporairement « Satho » direction Le Perréon. La forme est au RV. Je suis chaleureusement accueillie par Eric, l’organisateur et par les bénévoles qui m’invitent à partager le repas. Avant toute chose, je procède à une petite reconnaissance de la fin du parcours : les pentes sont raides, je ne vais pas trop loin, la nuit tombe et surtout je dois garder des forces.
Je rejoins l’organisation qui est déjà attablée. Nous devisons jusqu’à 22H. Eric m’indique en avant – première la nature du cadeau de finisher …vraiment motivant, mais d’abord il faudra gérer prudemment ces 80 km que j’ai hâte de fouler. Plutôt que de m’installer dans la salle des kinés, on me conseille de dormir dans le gymnase, à l’abri du bruit et des va – et – vient. Je ne tarde pas à m’endormir …
4H du matin : les lumières s’allument, les premiers coureurs arrivent, un petit café de bienvenue nous est offert. Vite je m’habille, encore chaudement nichée dans mon sac de couchage dont j’ai quelque mal à m’extirper...
Le temps a changé, mais pas de pluie pour l’instant. Je bois un petit café sans sucre (au moins ça réveille), mange du pain et avale une petite compote. Je m’équipe, il fait déjà bon dehors. Briefing de l’organisateur qui précise entre autres que les sacs ne sont pas contrôlés, seul le bon sens du coureur prévaut (entièrement d'acc'), applaudissements pour les bénévoles (ça c’est chouette car ils sont indispensables). Nous nous dirigeons alors vers le départ où je sens quelques gouttes tomber …
Top départ à 5H précises, un ruban de lucioles (environ 170 lucioles) s’étire progressivement jusqu’à atteindre le sommet du vignoble surplombant Le Perréon où un magnifique feu d’artifice retentit de mille pétarades et lumières. Quelle ambiance !
Je me promets d’être modérée sur la vitesse jusqu’au 1er ravito se situant au 7ème km. Ca monte bien jusqu’au crêt David, il faut se ménager. Ravito 1 : Eric nous salue, les bénévoles sont souriants et à notre disposition. Je me contente d’avaler 2- 3 petits bouts de bananes, puis je m’enfonce de nouveau dans la nuit paisible.
Nous ne serons pas épargnés par les averses. En même temps, je trouve beaux tous ces bancs de brumes se détachant des cimes. Certaines pentes sont incroyablement …pentues ! Je n’aurais jamais imaginé que dans le Beaujolais il y ait de tels dénivelés ! Certaines descentes sont techniques, beaucoup de pierres, que la pluie rend glissantes ce qui me coûtera une petite torsion de la cheville, mais rien de grave, j’ai l’habitude. Le parcours est extra, on ne peut plus varié, entre singles et chemins larges, sous – bois et chemins aléatoires, « drets dans le pentu », pas une minute d’ennui, et jamais très loin de la civilisation. On ne se sent pas seuls, et l’ambiance entre coureurs est sympathique, toujours un salut ou un mot d’encouragement. Un bon esprit, quoi !
2ème ravito (km 28), quelques km après ce superbe château à côté duquel se trouve une mare apparemment surpeuplée de grenouilles ou de crapauds ! Tinte encore dans mes oreilles le son tonitruant émis par ces animaux semi aquatiques, semi terriens. Il pleut encore, mais la chaleur est dans tous les cœurs. On me remplit d’eau ma poche à eau, je me ravitaille comme il se doit. L’endroit est charmant, la pause bénéfique même si aucune fatigue ne se fait encore ressentir. Comme dit à Eric au premier ravito, la course commencera au 62ème km …
On continue, on avance, on avance … comme une évidence …, même si certaines terribles côtes nous ralentissent et nous font suer. Je pense notamment à celle interminable du mont Soubran (la descente aussi terrible que la montée ! c’est dans la montée que Jessica, celle qui fera 4ème féminine, me double avec son ami qui a d’ailleurs stoppé net de parler une fois les hostilités entamées !
Par contre, très mauvaise surprise (j’ai d’ailleurs oublié d’en parler à Eric à l’arrivée), au 40ème km sur un chemin un convoi indésirable de voitures 4×4 (6 ou 7, ai – je compté) arrive face à moi, certaines s’arrêtent pour me laisser passer, d’autres non, c’est hyper dangereux car chaque voiture prend toute la largeur du chemin, ce qui m’oblige le plus souvent à grimper sur le talus.
Ravito 3, 44ème km, même ravito qu’au 7ème. De nouveau, je m’alimente bien (c’est la première course où sur la table des ravitos je trouve du tofu !), ce n’est pas trop la forme, inexplicable car musculairement les jambes répondent, mais j’ai du mal à courir sur les montées légères. Je me dis que c’est passager. Je me connais par cœur, j’ai toujours à un moment donné un gros « coup de mou ». Je pense aussi à beaucoup boire ; le soleil sort enfin, il me fera souffrir sur la Pyramide ! On a vraiment du bol avec la météo car il y a finalement pas mal de parties découvertes, une forte chaleur aurait usé plus vite les organismes. En ce samedi 28 avril, c’est parfait !
Je comprends que le 4ème ravito approche, si bien que le moral remonte, la forme revient, je me sens pousser des ailes, le 4ème ravito (62ème km) est en vue, ça y est, j’y suis et comme toujours je retrouve des bénévoles hyper sympas. L’endroit est bucolique, une grange.
Je ne reste pas longtemps, le dernier et 5ème acte me propulse sur des singles à n’en plus finir que j’affectionne particulièrement et qui me donnent littéralement des ailes. Je confirme, après la balade, la course ! celle où on se fait un peu plus mal ! Je double quelques coureurs, encourage une coureuse visiblement en difficulté, il ne faut rien lâcher, il ne reste que 10 km, ce serait dommage !
Petite montée à la corde (rien à voir avec les murs belges !!), mais c’est après que ça se corse. Dernière difficulté, le col du Bonnet.
On arrive à Vaux – en Beaujolais, je loupe l’escalier à gauche, reviens sur mes pas, on m’indique la direction à prendre et là une onde de bonheur envahit tout mon être, j’aperçois Le Perréon, je reconnais la portion faite en marchant la veille, ça y est, je franchis la ligne d’arrivée en 12H28.
On me remet une bouteille de Beaujolais et le magnifique cadeau de finisher, à savoir une montre (made in Besançon) au dos de laquelle est gravé le numéro d’arrivée : je suis 73ème finisher.
Je m’empresse d’avaler mon verre de coca (c’est toujours une habitude après une course), et la remise des récompenses a déjà lieu. On attend encore la 5ème féminine (en effet, sont récompensés les 5 premières et les 5 premiers au scratch sur le 80 km), mais au fait c’est moi la 5ème ! une bénévole en fait part à Eric, et hop je monte sur l’estrade, félicite la 1ère qui a mis seulement 9H53 et classée 12ème scratch général, la 2ème, la 3ème et la 4ème Jessica.
Un beau trophée nous est remis : une planche à l’effigie du Perréon, un couteau Laguiole et un saucisson sec fabriqué au Perréon. Ca c’est un cadeau original.
A la douche, puis repas partagé avec Jessica et Peter organisateurs d’une course à Saint – Julien (village de François d’Haene, le grand champion) qui aura lieu en juin (Les raisins du Trail, tel est le nom de leur club). J’apprends que Jessica a fait comme moi en 2017 la 6000D à La Plagne. Nous étions arrivées à 4 minutes d’intervalle !
Je tiens à remercier tout particulièrement Eric, les bénévoles, bref toute l’organisation. J’ai rarement fait un trail dans des conditions aussi optimales : sens de l’accueil, sens de l’organisation, disponibilité, balisage parfait, ravito exceptionnellement riches et variés, sympathie entre les coureurs, parcours fabuleux, certes globalement roulant, mais avec son lot de difficultés, donc physique et éprouvant tout de même ! cadeaux de finishers originaux et locaux, bref un TRAIL EPIQUE, ETHIQUE et FANTASTIQUE !
De vifs applaudissements pour Léandro, petit garçon du Perréon atteint d'une maladie orpheline. Une partie des inscriptions sera reversée à l'association.
Un grand merci aussi et surtout à mes tantes lyonnaises qui ont été à mes petits soins la veille de la course et après la course !
A découvrir aussi
- TRAIL GRAND LEUQUES : grandiose (29 septembre)
- TRAIL DES QUATRE VENTS (Vosges): UN TANDEM AU FEMININ QUI N'EST PAS PASSE INAPERCU (24 mai 2015)
- OHM TRAIL A AYWAILLE (province de LIEGE) : le trail « le plus dur de Belgique » ? C'était dimanche 7 juin 2015
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 56 autres membres