TRAIL GRAND LEUQUES : grandiose (29 septembre)
LE « GRAND LEUQUES » : grandiose ! (29 septembre)
D’aucuns m’avaient parlé de ce trail en termes très flatteurs : l’envie de le tester fut donc plus forte que tout d’autant que la distance (45 km) demeurait une distance inédite pour moi en trail, bref une grande inconnue, une première fois; en effet, je n’avais auparavant jamais dépassé les 36 km en trail. Par ailleurs, on ne peut comparer avec un marathon : les efforts ne sont pas les mêmes, les enjeux non plus (sur marathon, on essaie toujours de faire un chrono).
Ayant enchaîné en septembre l’Héméra trail (30 km), l’écotrail de Briey (35 km) et la course nature de Pagny (15 km), je me sentais à peu près disposée à goûter à la nouveauté et à la difficulté. Quelques entraînements en côte par - ci par - là, quelques rarissimes séances de VMA (pour garder un semblant de vitesse) et des séances de récupération avec mon amie et émule Stéphanie (qui progresse sensiblement !) – la motivation (jointe à quelque appréhension) reste intacte.
Mais, au fait, que désignent les « Leuques » ?
Nos Ancêtres les LEUQUES (site internet « vosgesdabord »)
Il a été prouvé que les Vosges faisaient partie du berceau primitif de la culture celte antique, et cela bien avant les nations qui se revendiquent « celtiques ». Les celtes qui vivaient dans les Vosges s’appelaient les Leuques. Ce peuple était compris dans la Gaule Belge et leur territoire s’étendait sur toutes les Vosges ainsi qu’une partie de la Meuse et de la Meurthe-et -Moselle.
Pendant longtemps Toul a été la capitale de ce peuple, pour la période gallo-romaine les recherches désignent le site de Nasium situé aux environs de Naix-aux-forges dans la Meuse.
La société Leuque, typiquement indo-européenne, est divisée en trois classes sociales bien distinctes : la classe religieuse, avec ses druides avec une forte influence, l’aristocratie guerrière, riche et puissante, et la classe du peuple avec ses paysans et ses artisans.(…)
Intéressant ! pourvu que je ne rencontre pas sur mon chemin un prototype de ce genre !
Bref, après une nuit très agitée (entre les quintes de toux, les vomissements du chat, un texto reçu à 3H55 …) et donc écourtée, je me réveille un peu avant 5H, quitte la maison à 6H, embarque 5 minutes plus tard Xavier, et à 7H nous sommes déjà arrivés à Toul. Balisage parfait pour trouver la salle Balsen où nous retirons nos dossards et emportons un superbe tee – shirt technique jaune fluo avec bandes réfléchissantes, une eau de toilette, des sucrettes à la stévia. On est déjà gâtés (mais qu’est – ce que ça cache ?). Yves est déjà sur les lieux depuis un bon moment …paré de son nouveau corsaire de compression Salomon. Quelques minutes plus tard, Stéphane et Gilles descendent de voiture à leur tour. Photo de groupe inévitable ! on est tout sourire !
Quel enfant, notre Xav' !
Si on imitait les guerriers leuques !
L’échauffement se limite à rallier le Port de France, lieu du départ de la course. L’effectif des coureurs s’élève à 70 environ, dont 6 femmes, me semble t –il. Il fait bon, le soleil ne devrait pas tarder à poindre ses rayons.
Nous apprenons que c’est la dernière édition, les 3 courses (13, 25 et 45 km) exigeant une très forte mobilisation, beaucoup de temps, beaucoup d’énergie ….
On nous recommande vivement de ne pas se faire mal, car paraît – il de nombreux secteurs sont impraticables pour les secours. Bon ben ça a l’air d’être un vrai trail ! chouette !
Top départ : comme souvent je colle de près Stéphane sur les premiers cents mètres, puis tout doucement l’écart se creuse. Je suis prudente et modérée : hors de question de se mettre dans le rouge, ni même dans l’orange ; il faut s’économiser.
Les tout premiers km sont roulants ; tout d’un coup, une voix masculine me salue : elle appartient au vétérinaire de mes animaux de compagnie qui s’est finalement inscrit aux Leuques, en dépit d’une tendinite obstinée (facile tout de même pour lui qui a fait fin août l’UTMB). On papote un peu, puis ça commence à monter, sévèrement d’ailleurs. Je bénis une fois de plus mes « Fizan », bâtons de course en alu extra légers (300g les deux bâtons). Je transpire déjà, j’ai soif , je bois pas mal…(la première partie est une succession de bosses plus ou moins longues), si bien que vers le 15ème km je suis prise d’une envie irrépressible de faire pipi. J’accélère un peu, puis me cale entre deux grands arbres. Vite fait, bien fait ! Sur marathon, ce serait plus délicat !
Le parcours se révèle difficile (que d’ascensions vertigineuses ! même chose pour les descentes à pic qui rivaliseraient presque avec celles de Piau dans les Hautes Pyrénées en ce qui concerne le pourcentage), hyper technique, boueux par endroits, caillouteux, tortueux, les côtes s’enchaînent les unes après les autres, heureusement on a des temps de récupération sur plat et sur descentes légères, mais le paysage est vraiment de toute beauté, un régal pour les yeux et les narines que vient chatouiller ce festival de senteurs suaves issus de la mousse, du bois, des résineux et des champignons qui tapissent le bord des sentiers. L’automne est à ce titre avec le printemps ma saison préférée. Les kilomètres défilent, parfois très lentement, mais j’apprécie chaque seconde, c’est presque enivrant, grisant, planant … (pour la tête, et non pour les pieds).
Je salue aussi les organisateurs, bénévoles pour leur sympathie et efficacité : le balisage est irréprochable, même si certains coureurs (dont Yves …) n’ont pas vu au sol la séparation entre le 45 et le 25. Mais c’est sûr qu’on ne court pas à la même vitesse ; le trail implique en effet une concentration permanente. Les stands de ravitaillement débordent de victuailles alléchantes et variées (sucré /salé). Nous y sommes toujours accueillis chaleureusement ; on échange en général quelques mots, et hop c’est reparti. Au total, 4 ravito. Il faut dire que je n’avais pas apporté assez d’eau … je n’ai jamais autant bu de coca sur un parcours ! On a même droit si on le souhaite à des petites bouteilles d’eau : alors là j’exulte ! c’est qu’il commence à faire chaud. Les organismes pâtissent, j’en double quelques – uns.
42 km en presque 6h ! il en reste 3, et finie la fameuse côte de 800m (montée au Fort Saint – Michel) où nous avons bénéficié d’une assistance (corde + mains pour nous hisser par – dessus un parapet).
Les jambes font mal, mais je me sens presque mieux au 40ème qu’au 30ème. Après c’est du plat, un peu de descente, quelques petites montées fulgurantes ; on longe une partie d’une voie ferrée désaffectée, puis on descend sur le canal, et là on comprend que c’est l’arrivée. Tout va bien ! je viens de vivre une aventure 100% nature fabuleuse ! j’apprends que je suis 2ème féminine (en 6H15), la première ayant couru 5H35 (bravo !). Les trophées sont superbes, comme en témoigne le cliché.
J’apprends aussi la superbe performance de Xavier (5H 20), celle de Stéphane (5H45), la déconvenue de Yves (mais bon, ça peut arriver à tout le monde). Gilles franchit la ligne d’arrivée 15 minutes après moi (il a souffert des pieds) : une petite cabriole, et les secours se précipitent sur lui, pensant qu’il est en train de s’évanouir ou de faire une crise de je ne sais quoi : ben non, c’est l’euphorie, le soulagement, et tout ça sous un soleil radieux.
Me voilà désormais détentrice de mon premier point UTMB. Je pense tout de suite à mon amie Ninon qui l’avait fait l’an dernier (enfin, les Leuques), et l’avait bouclé en un temps remarquable. Elle est depuis cette année une ultra – (et extra) traileuse multi récidiviste !
A présent, repos, pas de courses en octobre ; il convient de se ménager. Et puis la toux s’est muée en sinusite trachéite …Fait pas bon courir, quand même !
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